Som’Innov – Appel à projets
L’appel à projets Som’Innov en faveur de l’innovation agricole, lancé par le Département, a pour objectif de permettre aux agriculteurs de développer ou expérimenter une innovation sur leur exploitation.
Dans la Somme, l’agriculture est un secteur majeur de l’économie : les terres agricoles représentent 3/4 des surfaces du département et impliquent de nombreux emplois et acteurs économiques.
Confrontée à un environnement économique mondial très concurrentiel, l’agriculture de la Somme doit s’adapter, se moderniser et se renouveler afin de gagner en compétitivité.
À travers cet appel à projets, le Conseil départemental de la Somme souhaite donc faciliter l’émergence et l’accompagnement d’activités innovantes dans les filières agricole, forestière et halieutique.
Cet appel à projets accompagne les exploitations agricoles dans la réalisation d’investissements dans des matériels innovants afin d’améliorer la gestion et les performances dans le domaine de l’environnement, favoriser le développement d’alternatives mécaniques et numériques à l’utilisation des phytosanitaires, de systèmes agricoles économes en intrants, de solutions technologiques de valorisation économique des agro-ressources.
Les exploitants agricoles :
- qui souhaitent innover ou développer une innovation
- qui souhaitent, par un partenariat, expérimenter sur leur exploitation des innovations de start-ups innovantes (créées ou en projet).
Les projets subventionnables peuvent recouvrir de très nombreux domaines : le numérique, la robotique, les outils d’aide à la décision, les systèmes intelligents de gestion, les outils de diagnostic, la valorisation de déchets agricoles vers les agro-ressources et les énergies renouvelables, l’amélioration de la productivité et de la qualité des produits (process de production), la transformation, la commercialisation…
Chaque projet déposé doit présenter un volet innovation.
L’aide départementale prendra la forme d’une subvention accordée aux exploitants agricoles sélectionnés et pourra représenter un montant maximum de 30% du coût HT des dépenses subventionnables avec un plafond de 50 000 €.
La sélection se fait en deux temps :
– un comité technique
de sélection
– chaque candidat retenu est auditionné par un
jury présidé par le président du Conseil départemental ou son
représentant
L’évaluation des projets tient compte notamment de :
–
la viabilité économique
– le caractère innovant
– le
potentiel de création de valeur et d’emplois
– l’impact
environnemental
– l’impact sur les secteurs agricole, forestier,
halieutique
Le dépôt des candidatures pour la 4e édition s’est clôturé le 15 juillet 2021.
Conseil départemental de la Somme
Direction de l’Attractivité du Territoire, Développement Agricole et Touristique
Edite Borges
03 60 01 53 92
eborges@somme.fr
Les projets accompagnés en 2020
Le projet consiste à élever des chenilles bombyx eri, espèce non toxique et non invasive, qui transforment les végétaux urbains en ingrédients d’intérêt pour la nutrition et l’obtention de biopolymères qui peuvent avoir différentes applications médicales et cosmétiques. Ce type d’élevage n’est pas présent dans le département.
Mise en place d’une solution connectée pour le pilotage et la surveillance de l’irrigation sur l’exploitation de l’EARL DELAPORTE FRERES. Les objectifs sont de réduire les risques pour la culture et l’utilisateur en cas de problèmes et apporter un réel soulagement dans l’organisation du travail.
Relance de la culture de luzerne et travail de valorisation sur l’ensemble de la chaîne de valeur par une CUMA.
Ce projet est issu d’une première réflexion portant sur 3 thématiques : des terres de qualité médiocre, la baisse de l’utilisation d’intrants et la valorisation de la luzerne en culture biologique.
Cette culture étant favorable à la biodiversité, des apiculteurs se sont manifestés pour installer des ruches afin de produire du miel bio.
Le choix de relancer une CUMA et de produire sous ce statut permettra une meilleure organisation des chantiers (mutualisation des moyens et baisse des coûts) et un regroupement commercial qui permettra un impact plus important sur le marché.
Production d’endives biologiques en container.
Ce nouveau système de production d’endives biologiques en container est constitué d’une salle de forçage et d’étagères équipées de gouttières mobiles. Il permet au delà de réduire les risques de maladies, de diminuer la sélection des racines.
Ce process est le premier sur le département.
Les projets accompagnés en 2019
Retrouvez notre reportage « La Somme, terre d’innovation agricole » dans le magazine en ligne Vivre en Somme n°116 (janvier-février 2019)
Depuis juillet 2018, la Somme compte une nouvelle offre en circuit court : des micro-pousses. Plus développées que les graines germées, elles sont au stade où les premières feuilles apparaissent. Concentrées en goût et nutriments, elles intéressent particulièrement les restaurateurs.
Un projet de Benjamin Cousin, agriculteur à Forest-l’Abbaye.
Avec sa fille Élise, Dominique Bayart, producteur de pommes de terre à Cerisy-Buleux, a décidé de réfléchir à une solution matérielle pour ne localiser les traitements que sur les rangs de pommes de terre, qui ne couvrent que 15 % de la surface de la parcelle.
Une partie des terres de l’exploitation de la ferme Les Voeux à Ailly-sur-Noye accueille des vignes. En 2024, les amateurs de blanc de blancs de Chardonnay pourront déguster la production 100% locale et bio de Martin Ebersbach.
Plus d’infos dans le magazine en ligne Vivre en Somme n°116 (janvier-février 2019).
D’un côté, Rémi Pelletier, directeur de la start-up Precifield basée en Seine-et-Marne, de l’autre Vincent Marcille, exploitant agricole à Corbie. Leur intérêt commun ? L’agriculture de précision, source de gain économique mais aussi environnemental.
Les projets accompagnés en 2018
À Saint-Léger-lès-Authie, dans 2 bassins de 250 m² et sous 15 cm d’eau, chauffée entre 30 et 40°C, pousse de la spiruline. Une sorte de petite algue que l’on retrouve sous forme de filaments ou de poudre. « Je suis le premier en France à produire de la chaleur avec de la paille pour faire de la spiruline, explique Marc Hossart. J’ai aussi créé un bassin d’évaporation pour utiliser les pics de chaleur de la chaudière et ainsi recycler les déchets de sels de la production. cet appel à projets me permet d’investir dans ce projet atypique et m’aide à promouvoir ma production. » La première récolte a eu lieu en septembre 2017. « La spiruline a plusieurs facettes. C’est bon pour les sportifs, mais aussi pour rééquilibrer son équilibre intérieur. Je l’ai moi-même découvert suite à des problèmes de dos », explique Marc Hossart. C’est ainsi que cet ancien producteur laitier a trouvé une nouvelle orientation ! Il espère vendre 500 kg de spiruline par an, principalement en direct. « Grâce cet appel à projets, j’ai un accompagnement dans mon projet. Cela m’aide aussi à promouvoir ma production », conclut-il.
Bruno Macron, chef d’exploitation du GAEC du Bois l’Eau à Bernaville, et Benjamin Mendou, gérant de la start-up Agrotecsol, se sont réunis pour expérimenter les sondes ATS de la société amiénoise. Cet outil d’aide à la décision permet l’acquisition et le traitement de plusieurs informations tels que le pH, l’humidité ou la teneur en éléments nutritifs du sol de la parcelle où il est implanté. Les données sont ensuite automatiquement analysées, puis accessibles via une application. La sonde sera installée en février 2018. « Je recherche, depuis que j’ai repris l’exploitation en 2015, des façons de réduire l’utilisation des intrants. Avec cette application, je pourrai apporter à mon blé la juste dose d’intrants et au bon moment », explique Bruno Macron. Le jeune agriculteur utilisera l’outil dans son champ de blé, une des cultures pour laquelle les besoins en azote sont essentiels. Cette solution réduira l’impact sur l’environnement de l’exploitation et permettra également à Bruno Macron de faire des économies en limitant sa consommation d’intrants. « C’est important d’être soutenu. Dans la Somme, on a vocation à être les porteurs de l’agriculture française avec nos terres fertiles. Il faut innover ! », insiste Bruno Macron.
À Laboissière-Saint-Martin, Pierre Standaert travaille avec son père depuis deux ans sur l’exploitation laitière. Il a souhaité investir dans un robot de traite plutôt que d’augmenter le cheptel. À cette machine est relié le laboratoire Herd Navigator afin d’améliorer la production de lait et d’assurer un suivi des 120 vaches.
L’appareil permet d’analyser 4 paramètres dont la reproduction et des pathologies éventuelles. « C’est un outil pour prévenir les risques de maladie. En agissant à temps, on réduit le taux d’antibiotique », souligne Pierre Standaert. Le coût de revient de ces analyses serait de 55 € par an et par vache. « Cela a certes un coût, mais cela va nous permettre d’améliorer nos résultats et d’acheter moins d’antibiotiques. Ce n’est d’ailleurs que le début, demain, nous pourrons faire une dizaine d’autres analyses avec ce genre d’appareil », souligne Pierre Standaert.
Pierre Lanckriet expérimente sur l’exploitation familiale son outil de suivi de production des poules pondeuses avec sa start-up Aniprev. « Nous élevons des poules pondeuses pour le plein air et le bio. Les gens veulent consommer autrement, mais ces deux types de production ont des coûts plus lourds et demandent un accompagnement. » Pierre Lanckriet a donc développé un carnet d’élevage connecté. Ainsi, l’éleveur rentrera ses données sur son smartphone et recevra des alertes sur le suivi de l’alimentation, de l’activité, de la production d’œuf… de ses poules. Un technicien et un vétérinaire pourront consulter les données et conseiller au mieux l’éleveur pour prévenir des éventuels maladies ou besoins de l’animal. L’autre avantage est la mise en réseau du carnet d’élevage, permettant à toute la chaîne d’être informée : de l’éleveur à l’abattoir, lorsque les poules seront réformées. Pierre Lanckriet a déjà intéressé des éleveurs aux Etats-Unis et au Canada. « L’agriculture est en train de pivoter, il faut être prêt à suivre », ajoute-t-il.
Face à la multiplication des Outils d’Aide à la Décision (OAD), Emmanuel de Visme souhaite mener une étude comparative de ceux-ci sur l’exploitation céréalière familiale et les rendements réels constatés. « Je suis ingénieur chimiste en toxicologie à la base : j’ai 10 ans d’expérience en laboratoire d’analyses environnement. Je pense que c’est important de mener cette étude pour savoir à quels outils d’analyse se fier pour réduire, par exemple, l’utilisation de produits phytosanitaires. Ce regard scientifique manque encore un peu. Je ne pense pas révolutionner l’agriculture, mais je sais qu’on peut faire mieux et plus. Je pars au moins sur 2 ans de recherche et développement, c’est important d’être soutenu par une collectivité. C’est un gage de confiance. » Véritable outil de réflexion, ce laboratoire permettra également une démarche d’anticipation sur les futurs normes envisageables. À terme, l’objectif est de créer un bureau de conseil pour orienter les exploitants agricoles dans l’utilisation des OAD.